La question de l’aspect visuel de l’information semble devenir un classique des discussions méthodologiques du journalisme de l’ère du multi-support audiovisuel. Faut-il rendre visuel un phénomène, faut-il le rendre visible ? La question se pose évidemment désormais en particulier dans le domaine du datajournalisme, là où une image vaut parfois mille mots (pas toujours), mais sans exclusivité : illustrer un article print/web avec une image “prétexte” est une pratique journalistique qui n’a rien de nouveau.

L’information, la monnaie du journaliste d’investigation

Marek Tuszynski, conférence #DDJCH InfoCube 2013

Marek Tuszynski, conférence #DDJCH InfoCube 2013

Dans le cadre de la journée DatenJournalismus (organisée par InfoCube Orell Füssli à Zürich le 17 sept. 2013), Marek Tuszynski, du Tactical Technology Collective (sur Twitter), a présenté à l’assemblée le projet “Exposing the Invisible”, et en particulier la première vidéo de cette série consacrée aux nouvelles méthodes d’investigation : “Our currency is information” (voir vidéo ci-dessous).

De ce partenariat entre une équipe de journalistes d’investigation et une ONG de spécialistes de l’information naît un produit de très bon augure pour l’avenir des structures de connaissance libre et Open Data et dont les résultats pourront être mis à profit des organisations de militants locaux !

Vidéo: “Our currency is Information”

Une analyse de réseau du crime organisé, au propre comme au figuré

Tracer le parcours d'un criminel à l'aide de données publiques.

Tracer le parcours d’un criminel à l’aide de données publiques.

On parle d’analyse de réseau pour décrire deux types de recherches :

  • Une démarche traditionnelle prosopographique et descriptive qui part généralement d’un individu pour en décrire son “réseau” social.
  • Une démarche qui analyse un ensemble d’acteurs et leurs connexions comme un objet mathématique.

Dans l’exemple des journalistes d’investigation dont il est ici question, ces deux dimensions s’interpénètrent puisqu’il s’agit non seulement de comprendre petit à petit le réseau d’un acteur-clé du crime organisé de Bucarest mais de tirer profit des très nombreuses données publiques existantes pour remonter les filières des sociétés-écran et reconstituer le réseau complet.