En année électorale, mal en a pris les deux partis qui appelaient ce dimanche les Suissesses et les Suisses aux urnes autour de leurs deux initiatives populaires. Démocrates-chrétiens et Verts-libéraux ont vu leurs textes sèchement refusés par une majorité très large des votants. Et s’il est un signe inquiétant, c’est que ces deux initiatives thématiquement très rassembleuses n’ont pas réussi à faire le plein de voix dans la base même de ces formations politiques !

Les graphiques ci-dessous comparent, canton par canton, le résultat électoral du PDC et du PVL lors des dernières élections fédérales (2011) au résultat des deux initiatives de ce 8 mars 2015.

Des “bastions” démocrates-chrétiens ?Familles votation 8 mars 2015

L’initiative du Parti Démocrate-Chrétien (PDC) a-t-elle enregistré un score supérieur dans les cantons traditionnellement catholiques, “bastion” électoral de ce parti ? Partiellement seulement, car elle n’y atteint pas toujours le potentiel électoral (presque 40% d’électeurs PDC en Valais, mais seulement 32% des votants qui en soutiennent l’initiative). A des fins d’analyse, on fera abstraction de la position particulière d’Appenzell Rh.-Int. (AI), conséquence d’un système d’élection majoritaire très favorable au PDC en 2011 (mais donc très variable d’élection en élection).

… Ou simplement un traditionnel Röstigraben ?

Familles latins votation 8 mars 2015

Plus que les cantons traditionnellement catholiques, ce sont les cantons latins qui se démarquent par un soutien sensiblement supérieur à la moyenne nationale (à l’intérieur de cette catégorie culturelle et linguistique, on remarque tout de même que les cantons traditionnellement catholiques voient l’initiative PDC enregistrer un score supérieur).

Mais où sont les électeurs vert-libéraux ?

Energie votation 8 mars 2015Dans un nombre important de cantons, le Parti Vert-Libéral (PVL) n’a manifestement pas réussi à mobiliser ses électeurs. Témoignage de la jeunesse d’un parti qui pourrait devoir ses résultats électoraux de 2011 à sa nouveauté plus qu’à un électorat conquis ? L’analyse est ici limitée par le nombre de cantons dans lesquels le petit parti n’est pas implanté.